Page:Verhaeren - Les Rythmes souverains, 1910.djvu/116

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Un jour pourtant
Que tous sentaient son joug peser plus irritant,
Quelqu’un, un inconnu, jeta soudain vers lui,
À l’heure où s’installait sur les gradins la nuit,
Les colères enfin démuselées
De l’Assemblée.
L’attaque fut menée avec rage et candeur
Et tous, à tels moments de verve, applaudissaient
Cet inconnu longtemps muet
Dont la parole étrangement nouvelle
Passait en rouge éclair à travers leur cervelle,
Et défiait le maître et l’atteignait sans peur.

Il répondit par le rire qui raille,
Tandis que se levaient déjà, autour de lui, cent mains
Pour ajourner le sort de la bataille
Au lendemain.

L’empire !
Depuis bientôt vingt ans,