Page:Verhaeren - Les Heures du soir, 1922.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XIII


Les baisers morts des défuntes années

Ont mis leur sceau sur ton visage,
Et sous le vent morne et rugueux de l’âge,
Bien des roses, parmi tes traits, se sont fanées.

Je ne vois plus ta bouche et tes grands yeux
Luire, comme un matin de fête,
Ni, lentement, se reposer ta tête,
Dans le jardin massif et noir de tes cheveux.

Tes mains chères qui demeurent si douces
Ne viennent plus comme autrefois,
Avec de la lumière au bout des doigts,
Me caresser le front, comme une aube les mousses.