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Viens lentement t’asseoir

Près du parterre dont le soir
Ferme les fleurs de tranquille lumière,
Laisse filtrer la grande nuit en toi :
Nous sommes trop heureux pour que sa mer d’effroi
trouble notre prière.

Là-haut, le pur cristal des étoiles s’éclaire :
Voici le firmament plus net et translucide
Qu’un étang bleu ou qu’un vitrail d’abside ;
Et puis voici le ciel qui regarde à travers.

Les mille voix de l’énorme mystère
Parlent autour de toi,