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I


Des fleurs fines et mousseuses comme l’écume
Poussaient au bord de nos chemins ;
Le vent tombait et l’air semblait frôler tes mains
Et tes cheveux avec des plumes.

L’ombre était bienveillante à nos pas réunis
En leur marche, sous le feuillage ;
Une chanson d’enfant nous venait d’un village
Et remplissait tout l’infini.

Nos étangs s’étalaient dans leur splendeur d’automne
Sous la garde des longs roseaux,
Et le beau front des bois reflétait dans les eaux
Sa haute et flexible couronne.