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Les problèmes les plus ardus
De leurs grands monts sont descendus
Et se laissent, dans l’or des plaines,
Chauffer et pénétrer par la recherche humaine ;
Tout est éclair au même instant ;
Seule existe la peur de n’avoir pas le temps
De dominer, soudain, ce que l’esprit découvre,

Et la vie ample et vaillante se rouvre
Aux blancs galops de l’espoir d’or ;
On veut, et ce vouloir semble d’accord,
Intimement avec le vœu du monde ;
L’âme sent naître en soi la puissante profonde
Qui réconforte et qui convainc,
L’obstacle même apparaît vain :
À peine un coin de pierre où aiguiser sa force.

Tous les ferments gonflent l’écorce
Du jeune et triomphal orgueil ;
La vie immense frappe au seuil
De la maison où dort la confiance ;
Les os, le sang, les nerfs font alliance
Avec on ne sait quoi de frémissant
Dans l’air et dans le vent ;