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L’ANCIENNE FOI


Si ton nom sonne creux dans ma ferme poitrine,
Si mon âme est un lieu de décombres rempli
Où ma croyance ancienne est vouée à l’oubli,
Seigneur, je n’ai rien fait pour hâter ma ruine.

Je t’ai longtemps servi d’un cœur timide et doux,
Criant vers ton silence et ma joie et ma crainte ;
Et, dans ma chair, longtemps a perduré l’empreinte
Du rebord de la chaise où l’on prie à genoux.