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Et plus loin, jusques au port, de rue en rue,
La même lutte y serre ou bien y rompt ses nœuds,
Et l’angoisse y rabat l’espoir impérieux,
Et l’espoir y succède à l’affre disparue.

Tout y est transe, ardeur, mauvais ou bon augure.
Oh ! ces banques qui sont les tragiques brasiers
Dont les flammes passent de quartiers en quartiers
Jetant sur la cité leurs volantes brûlures ;

Elles sont l’or hallucinant les capitales,
L’or dominant et ses vaincus et ses vainqueurs,
L’or qui pénètre et mord jusqu’en ses profondeurs,
Terriblement, notre vieille âme occidentale.