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Il tenait tête à tout le ciel, tragiquement ;
Tous l’admiraient et tous se demandaient comment,
À mesure que l’ombre étreignait son écorce,
Il sentait mieux l’orgueil lui insuffler la force.

Mais les arbres qu’il entraînait dans le combat
Que son ardeur changeait en fête,
Bien qu’ils fussent ses compagnons, ne savaient pas
Quel signe alors sacrait sa tête.

Nul ne voyait le feu dont l’or le surmontait
— Vague couronne et flamboyance —
Et que s’il était maître et roi, il ne l’était
Qu’en s’affolant de confiance.