Page:Verhaeren - Les Flammes hautes, 1917.pdf/132

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Oh ! l’exaltante et brûlante atmosphère
Que l’on respire en ma cité :
Le flux et le reflux des forces de la terre
S’y concentrent en volontés
Qui luttent ;
Rien ne s’y meut torpidement, à reculons ;
Les triomphes soudains y broient sous leurs talons
Les chutes ;
Tout rêve y est porté par un rêve plus haut ;
Tout y devient l’enjeu de l’unanime assaut ;
La fièvre et la fureur et le risque et l’angoisse
Y perforent les blocs des problèmes nouveaux ;
La recherche y nourrit de feu chaque cerveau
Pour que l’ardeur d’y vivre immensément s’accroisse.

Passant,
Si ton cœur d’homme, un seul instant,
Hésite ou se rétracte ou se rebute,
Va-t’en
Loin du tumulte et loin des luttes ;
Mais si ce même cœur se sent comme allégé