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Aubes voilées,
Vous étendez en vain,
Dans les vallées,
Vos tissus blêmes.
La rivière,
Sous vos duvets épais, dès le prime matin,
Coule de pierre en pierre
Et rechante quand même.

Si quelquefois, pendant l’été,
Elle tarit sa volupté
D’être sonore et frémissante et fraîche,
C’est que le dur juillet
La hait,
Et l’accable et l’assèche.
Mais néanmoins, oui, même alors
En ses anses, sous les broussailles
Elle tressaille
Et se ranime encor,