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En m’asseyant auprès de vous
Sur le pas de ma porte
À la nuitée ;
Je le sais bien, je le sais bien
Que je suis lent, que je suis las,
Et que me sont comptées
Les pipes de tabac
Que je fume avec vous
À petits coups
À la nuitée ;
Je sais, je sais, mais que m’importe,
Nul n’aura jamais aimé
Et la plaine d’octobre et la plaine de mai
Autant que moi je les aimai
Du seuil noir de ma porte.


AUGUSTIN

Depuis cinq ans, nous le savons,
Se sont couchés au cimetière,