Page:Verhaeren - Les Blés mouvants, 1912.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



MARIANNE

Je chanterais ;
Vois-tu, tu n’as jamais cessé un instant d’être
L’homme que mes deux yeux ont vu, là-haut,
À coups égaux
Écimer près du ciel les chênes et les hêtres,
Celui que menaçaient le vent et le danger
Mais qui, toujours prompt et léger,
Descendait sur le sol cueillir parmi les souches,
Pour en orner sa bouche,
Une fleur d’or.