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(Jetant une pierre) Voilà pour le sceptre.
— Voilà pour la couronne.

DES BANDES, (entourent la statue et chantent des rondes)


Et comptons quatre et comptons trois :
Les vrais gaillards ce sont ceux-là
Qui refusaient d’être soldats,
Pour ameuter et soulever leurs droits
En tempête, contre la loi.

Et comptons trois et comptons deux :
Les vrais gaillards ce sont ceux-là
Qui s’exaltent, au son des glas,
Quand les villes en or, en fièvre, en feu,
Ensanglantent le ciel de Dieu.

Et comptons deux et comptons un :
Les vrais gaillards ce sont ceux-là
Qui, d’un seul han, broyeront le tas
De vieux espoirs et de pouvoirs défunts
Devant l’ardeur de leur tribun…