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Mais c'est vous qu'on regrette et c'est vous qu'on espère
Bien qu'on n'en dise rien.


(Un silence. — Pollux semble écouter.
— Le berger veut se retirer)


Excusez-moi j'ai trop parlé, peut-être.


POLLUX


Non, non, j'ai le désir de m'attarder, ici.
Dis-moi, j'aime à connaître


(il écoute et parle distraitement)


Si le bonheur te gare des soucis
Et si les tiens
Soignent ta maisonnée
Et augmentent par leurs travaux, ton bien,
De saison en saison, et d'année en année ?


(Il écoute)


Dis, me vois-tu, à cette heure, droit devant toi
Plaçant et déplaçant ma main sur ton épaule
Et m'éloignant de toi et saisissant ta gaule
Et la ployant et te parlant avec ma voix ?