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Et leur orgueil, et ma vengeance, et leur douleur ;
Et me voici, soudain, qui me rue en ton cœur ;
Prends et subjugue-moi, plains-moi et me pardonne
L'austère Électre est défaillante et s'abandonne.


HÉLÈNE


Jamais ! tant que les Dieux tiendront en mains mon sort
Jamais, jamais tes mains n'effleureront mon corps !


(Électre s'éloigne et, brisée, s'affaisse sur le banc
où Ménélas et Hélène se sont assis. Elle ne voit pas
Pollux qui entre et Pollux ne l'aperçoit pas)




Scène IV


POLLUX, ÉLECTRE, HÉLÈNE


POLLUX
(à Hélène)


Je sais de quelle flamme effrayante, mon frère
Brûle pour toi, ma sœur, et peut-être a-t-il dit,
Méprisant à la fois ta gloire et ma colère,
La rage et la fureur de ses transports maudits.