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se prépare à rentrer dans sa demeure.
Il se sépare des notables et se dirige vivement vers elle.


CASTOR
(à ceux qui l’accompagnent)


Allez. Je vous rejoins bientôt à l’assemblée.


(à Hélène)


Hélène, écoute-moi. Mon cœur est violent,
Et ton nom retentit dans mon âme affolée
Et met l’affre et l’orage et la mort en mon sang.
Quand hier, je t’ai revue et que toute la foule
Comme une ample forêt tendait vers toi ses bras,
J’aurais voulu dompter et repousser ses houles
Et t’emporter moi seul, je ne sais où, là-bas ;
Toute la nuit tu as peuplé l’ombre et mes rêves ;
Mon souffle brusque et chaud frôla ton front vermeil
Je te marquai de mes rages, hélas trop brèves,
Puisque tout disparut quand survint le réveil.


HÉLÈNE


Toi ! Toi ! Castor, mon frère ! Ô Dieux !