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Et y rôder, secrètement, comme en maraude
Et mon cœur retrouvé se souvenait de toi.


MÉNÉLAS


Vous ne fûtes jamais étrangère et troyenne.


HÉLÈNE
(elle entraîne Ménélas vers un rosier,
puis vers un faune)


Vois-tu, c’est le rosier que mes mains ont planté
Le jour qu’Agamemnon eut rebâti Mycènes ;
Rosier d’orgueil, il vit dans l’ardente clarté,
Mais son feuillage est doux et ses roses paisibles.
Et ce lierre là-bas, certes me reconnaît,
C’est moi qui l’ai tordu comme un faisceau flexible,
Aux pieds de ce vieux faune énorme et contrefait :
Le faune est envahi par les feuilles nombreuses
Et je n’aperçois plus que sa flûte et son front.


MÉNÉLAS


Tout se souvient de vous, et la nature heureuse