Page:Verhaeren - Hélène de Sparte, 1912.djvu/34

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Rien qu’à voir ses mains vers les miennes descendre
Et lentement ses yeux vers les miens s’abaisser
Et son souffle rapide et chaud frôler ma bouche.
Non, vous ne savez pas, vous ne saurez jamais.


POLLUX


Je sais qu’Hélène est belle et Ménélas farouche
Et qu’elle est sa captive et son bien désormais.


CASTOR


Elle appartient au monde avant d’être à personne :
Sa gloire et sa beauté sont le terrible enjeu
Sur la terre qui bat, sous le ciel qui frissonne,
Des batailles des rois et des hommes entre eux.
Elle est à qui l’enlève et la possède et l’aime ;
Surtout à qui la garde et peut la protéger
Fût-ce contre le rapt des Ouraniens eux-mêmes
Dont rôde le désir comme un soudain danger ;
Ménélas est trop faible et succombe sous l’âge.


POLLUX


Il vit.