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Et ma sœur s’en allait sans ouïr leur louange,
Et vous, vous les vainqueurs, vous osez l’outrager.


(Personne plus ne parle. Pollux continue)


Mais je veux oublier vos paroles étranges
Et ne voir en vos cœurs qu’un émoi passager.


(Tous l’acclament)


Sparte doit ressurgir plus haute de l’Épreuve
Et du deuil où la plonge, hélas ! la mort du roi.
Hélène est plus sacrée encor, puisqu’elle est veuve
Et que de tous les siens, il ne reste que moi.
Le meurtre s’est rué sur le meilleur des hommes
Mais après les honneurs rendus à son trépas
Vous vous direz que c’est ma sœur et moi qui sommes,
Qui sommes seuls, ce qui reste de Ménélas.


(Une pause)


Et maintenant, je sais qu’un mot eût pu suffire
Pour nous mettre soudain, comme autrefois, d’accord.
Je dirai donc que Zeus, — mais pourquoi vous le dire —
Que Zeus, mon père, a dès longtemps fixé mon sort,