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Pour la grandeur de Sparte, et pour ses fils, que moi ?
J’appris, pour vous l’apprendre, à mieux tailler la vigne ;
Je vous aidai par mes conseils et mes deniers
À défricher le champ propice aux citronniers
Au long de l’Eurotas et de ses bords insignes.
Le sol vous est soumis comme un cheval dompté.
Partout, autour des clos, s’épand l’eau salutaire
La fortune est à vous, féconde et tributaire
Et Sparte — un bourg jadis — est, aujourd’hui, cité.
Soyez ingrats, qu’importe ! Elle est à moi, la joie
D’avoir été utile, et de m’en souvenir,
Afin d’être plus prompt encore à vous servir,
Même vous, dont la haine en cet instant tournoie
Autour de mon front calme et de mes yeux sereins.


SIMONIDE


Nul ne vous hait.


UN BERGER
(au notable)


Alors, pourquoi l’amer reproche
Surgissait-il et volait-il de proche en proche ?