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De ne point t’opposer au geste clair du roi ;
Je ne veux pas, Carlos, que tu partes sans moi,
Que ma vaillance sûre abandonne la tienne
Ni que mon dévouement n’écarte ou ne prévienne
Le mauvais sort qui roule ainsi qu’un coup de dé.
Le roi est disposé à tout nous accorder ;
Il se souvient de sa jeunesse à lui ; il t’aime,
À cette heure il attend l’arrangement suprême
Et nous vaincrons tous deux.

DON CARLOS

Et nous vaincrons tous deux.Eh bien ! c’est décidé !
Je lui donne deux jours. Adieu, don Juan.

DON JUAN sort.
LA COMTESSE

Je lui donne deux jours. Adieu, don Juan.J’ai crainte,
Carlos. Philippe est plein d’astuce et plein de feinte ;
S’il te berçait d’un faux espoir et si son bras
Se redressait dans l’ombre ?

DON CARLOS

Se redressait dans l’ombre ? Il ne le pourrait pas,