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H. VERGNE ET J. VILLEY.

concentration de la solution liquide (titre en S pouvant varier de 0 à 1), elle laissera déposer par refroidissement, soit la glace pure (faibles concentrations), soit le sel hydraté S + nH2O (concentrations moyennes), soit le sel anhydre S (fortes concentrations).

Le diagramme de saturation tracé pour une pressiondéterminée comportera alors trois courbes distinctes AC, CD, DB correspondant à chacun des trois précipités solides dont le dépôt peut donner avec la solution liquide, des équilibres univariants. Il peut d’ailleurs présenter deux aspects assez différents (fig. 13 et 14) suivant que la composition brute qui correspond à la formule (S + nH2O) de l’hydrate cristallisable est, ou non, comprise dans l’intervalle des compositions où le refroidissement de la solution provoque le dépôt de cristaux d’hydrate.

Le groupement (S + nH2O) semble en effet, au moins très souvent, ne se constituer que dans la cristallisation même, auquel cas le liquide de composition brute S + nH2O ne sera pas un liquide pur constitué de molécules répondant à cette formule, mais un mélange contenant des molécules S, des molécules H2O, et éventuellement des molécules (S + nH2O). Alors le refroidissement provoquera le dépôt de cristaux de celle des trois espèces de molécules dont les forces et couples de cohésion sont le plus efficaces.

Fig. 13.

Considérons d’abord (fig. 13) le cas où le refroidissement du liquide de composition brute S + nH2O (état initial M) dépose des