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qu’une chose.

Une seule.

Une chose lugubre.

Ils pénétrèrent dans le cercle.

En effet le cadavre du cow-boy-berger reposait là.

Il était mort, littéralement saigné, d’une balle au ventre.

Baptiste connaissait l’homme.

Il était doux.

Comme les moutons dont il était le pasteur.

De service.

Souriant.

Il n’avait rien à lui.

Le chef de police remarqua :

— Le pauv’ gas, il n’avait aucun ennemi. Au contraire…

— Alors, dit Nap, ce n’est pas à cause de lui qu’on l’a tué…

— Évidemment non. Il est mort victime de son devoir cow-boy-pasteur.

Ravelle ordonna à ses hommes :

— Comptez les agneaux qui sont avec leurs mères dans le corral.

Comme les cow-boys commençaient à s’affairer, Baptiste dit :

— Résumons la cause, voulez-vous ? Peut-être le seul fait de l’étaler devant nous jettera-t-il un peu de lumière…

— Peut-être bien.

— Alcide Boyer est tué.

— D’une balle, puis d’une ruade de cheval.

— Ce qui prouve que l’assassin est malhabile.

— Ah…

— Oui, car il aurait dû comprendre que la présence de la balle démontrait hors de tout doute que la ruade était un féque…

Baptiste dit :

— Oui, et c’est pourquoi il a mis le feu au cadavre. C’est aussi la raison pour laquelle il ne sera jamais condamné pour ce crime.

— Hein ?

— Oui, pas de corpus delicti, pas de pendaison.

— Mais nous l’avons le corpus delicti

— Vous oubliez quelque chose, Nap. C’est que ce cada-

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