Page:Verchères - Aventures de cow-boys No 1 - L'or maudit, 1948.djvu/5

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment que tout cheval doit être IMMÉDIATEMENT remis au chef de police le plus rapproché. Sous peine d’être accusé de vol de grand chemin.

— Qu’allez-vous faire, chef ?

— Écoute, Marchildon, tu sais que Monroe est le premier cow-boy de Sandy Dougald. Tu sais aussi que Sandy Dougald est un voleur de claims, celui qui fait chanter les prospecteurs et les force à vendre leur lopin de terre aurifère. L’autre alternative c’est une balle égarée.

Gérard approuva :

— C’est lui qui nous donne le plus de fil à retordre en effet.

Baptiste reprit :

— Un prêtre s’en vient ici. Il faut à tout prix que nous rétablissions la paix matérielle afin qu’il ne sème pas le grain de senevé en terre inculte.

— Qu’allez-vous faire ?

— Je vais commencer le nettoyage.

Il se leva.

Marchildon lui demanda :

— Où allons-nous ?

— Tu m’as dit qu’Artie Monroe était à la saloune Chiasson ?

— Oui.

— Eh bien, c’est là que nous nous rendons.

Baptiste se mit à ruminer.

Hugh Pander, le bandit dont la tête avait été mise à prix, n’était pas méchant dans le fond.

Il avait assassiné les voleurs et les riches détrousseurs bien protégés. L’argent ainsi gagné, il l’avait donné libéralement aux métis et aux sauvages pauvres et surexploités !

Baptiste se demanda ce qu’il y avait de vrai dans les racontars qui le faisaient ancien ministre protestant.

Toujours est-il que tout le monde l’appelait révérend sans qu’il nie ou affirme ce statut.

Les deux policiers longèrent l’unique rue de Squeletteville, bordée de vieilles bicoques sales et qui plaidaient non coupables à toute peinture et à la chaux inclusivement.

Ils entrèrent au dessous d’une enseigne branlante qui révélait la nature de l’établissement et le nom du propriétaire :

SALOUNE CHIASSON Esdras Chiasson, prop.

La saloune était bondée d’une foule de cow-boys à moitié ivres.

Artie Monroe gesticulait au milieu de ses camarades.

— Quand j’ai tiré Hugh Pander, il est tombé comme une masse et a roulé au bas d’un talus.

Son boss Dougald demanda :