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Dougald se leva et dit :

— Messieurs, il n’y a rien comme voir pour comprendre.

À ce moment, Gérard Marchildon entra et, se dirigeant vers la table de Pander, s’y assit et se mit à parler à voix basse au révérend…

Mais Dougald continuait :

— Messieurs, vous êtes des gens honnêtes, paisibles ; on a trompé votre bonne foi. Regardez Huguette Taché sous son vrai jour. Éméchée, fardée, poudrée, dansante, elle est bien dans son élément. Son oncle, le saint homme, n’est venu ici que pour vous détrousser sous le couvert de la religion.

— ASSEZ ! hurla-t-il.

Il jeta un coup d’œil sur les membres du posse.

Le soupçon, l’indécision, se lisaient sur bien des figures.

C’était le temps ou jamais d’agir.

Il dit :

— Il y a une loi non écrite de l’Ouest qui autorise les posses à siéger en tribunal. Et à condamner les voleurs et les assassins. J’accuse Chiasson et Dougald d’enlèvement de femme, crime punissable de la peine de mort. Vous serez vous-mêmes les juges. J’aurai 4 témoins qui démontreront la culpabilité des deux bandits. Ce sera vous, messieurs et non moi, qui assurerez le fairplay britannique aux deux accusés. Mes témoins sont Baptiste Verchères, Gérard Marchildon, Huguette Taché et son oncle.

Après un regard circulaire, le révérend reprit :

— Je demande aux deux plus vieux ranchers ici présents de procéder à l’arrestation des deux accusés.

Deux hommes se détachèrent du posse.

Dougald et Chiasson, perdant la tête, sortirent précipitamment leurs colts et tirèrent.

Les ranchers tombèrent.

Déjà le révérend avait tiré, et Chiasson et Dougald partirent pour le voyage d’où personne ne revient.

Gérard se précipita vers Huguette et la prit dans ses bras.

Comme il allait pour l’embrasser, Huguette émit l’objection éternelle des jeunes filles :

— Non, Gérard, je vous rougirais de mon maquillage.