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LE NOVICIAT

Voilà des vérités qui, pour être fondamentales dans la vie spirituelle et surtout dans la vie religieuse, n’en font pas moins horreur à la nature. Aux yeux du clairvoyant novice, tout cela est dans l’ordre, tout cela est bon et savoureux. C’est le calice du Maître et le disciple n’en doit point détourner ses lèvres.

Enfin on entre dans la quatrième semaine où l’âme est uniquement occupée de l’amour de Dieu et des saints désirs du ciel. On médite les glorieux mystères du Christ qui en sont le gage et le modèle. Le frère Verjus, de plus en plus dépris, dégagé de la terre, fait je ne sais quels divins rêves de pureté idéale. Écoutons-le :

« Ce matin, j’ai fait une excellente communion. J’ai bien demandé à mon Jésus la pureté. Depuis quelque temps je désire tant cette vertu que je ne passe pas un seul jour sans la demander en pleurant à chaudes larmes. Je ne sais pourquoi, quand je pense à cette vertu, je me mets à pleurer, et je la demande à Jésus, à Marie, à mes saints patrons, avec beaucoup d’ardeur. » — « J’ai étudié le petit Enfant Jésus avec de grandes douceurs. Dans ses yeux bleus, j’ai vu la sainte pureté. » — « Pendant la messe, avant la communion, je me suis figuré que mon Jésus me disait : « Henry, pourquoi es-tu venu ici ? Cette pensée m’a bien fait pleurer mes péchés. J’ai dit à mon Jésus : « Non, mon Jésus, je ne suis pas venu vous trahir. J’en suis pourtant capable, hélas ! Je suis venu pour vous « recevoir en mon cœur, afin que vous me guérissiez, que vous me laviez. » Et alors je lui ai présenté successivement toutes mes facultés, mon âme, mon cœur, mon esprit, mon corps, pour que ce bon Jésus purifie tout. » — « Je viens de lire un passage de la vie de saint Stanislas. Ce bon saint veut me faire la grâce de protéger en moi la belle vertu. Je vais ajouter un billet à ceux que je porte sur ma poitrine, demandant pour moi à saint Stanislas une pureté comme la sienne. Mais, dit le saint, pour avoir cette vertu en haut degré, il faut avoir une grande dévotion à