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SAINT-GÉRAND-LE-PUY

« 1° J’ai continué d’écrire après le son de la cloche. 2° J’ai trop désiré d’aller à la lithographie. 3° J’ai trop désiré la récréation. 4° En récréation, j’ai trop parlé. 5° J’ai dit trop vite mon office.

« Ô mon Jésus, voilà ce que je suis ! Je prends des résolutions pour ne pas les tenir… Ayez pitié de moi, je vous en supplie. Ne regardez mes fautes que pour me les pardonner. »

Quand les désolations étaient trop fortes, il allait trouver son directeur. « Un jour, nous écrit le Père-Maître, il m’arriva tout consterné. Je lui demande s’il n’a point occasionné cet état par quelque infidélité à la grâce. À force de réflexion et d’examen, il crut avoir découvert quelque léger manquement, s’en alla aux pieds de Notre-Seigneur, et implora son pardon avec un si vif repentir qu’il revint bientôt tout rayonnant de joie. Il était consolé. »

À l’exemple de Notre-Seigneur dont toute la vie n’est qu’un mystère d’anéantissement, le frère Verjus semblait chercher des abîmes de plus en plus profonds, les trouver et s’y complaire.

« J’ai vu dans toute sa laideur ma vie passée… Que monstre ! C’est maintenant que je désire être méprisé, bafoué, oublié de tous. Ô mon Jésus, pardon, pardon ! Je suis bien persuadé que je suis la peste de ce saint noviciat. Aussi je me veux faire le serviteur de tous. Je veux me faire mépriser. Je veux me cacher. » — « Ô mon Jésus, je vous en supplie, ayez pitié de moi. Faites que je commence enfin à me haïr et à me mépriser autant que je le mérite et que je vous le désirez. » — «J’ai demandé pardon à mon Jésus de ma sotte vanité qu’il a voulu expier en se faisant passer pour fou aux yeux des hommes. Je lui ai demandé de tout mon cœur la robe blanche, signe de folie devant les hommes, signe de pureté devant Dieu. Je la lui ai demandée avec larmes, lui promettant, avec sa grâce, de la conserver pure. » — « J’ai demandé au Sacré Cœur que toute chose me tourne en humiliation. Il me semble que je suis exaucé. »