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LE NOVICIAT

jamais. » Puis, il s’en va trouver le Père-Maître et il lui demande de se flageller pour le salut du novice infidèle. Le Père l’autorise à se donner la discipline trois fois par semaine. C’est bien peu ; mais, « le Père n’a pas permis davantage, si ce n’est de me mettre pour le fugitif à la disposition de Notre-Seigneur. Si le Sacré Cœur veut me faire souffrir pour cette âme, je suis prêt. Oui, mon Jésus, si vous le voulez, frappez-moi et sauvez-le. »

Le retraitant — car ceci se passe durant la grande retraite — profite de cet exemple douloureux pour se fortifier dans la vertu d’obéissance : « Le Père-Maître m’a dit : « Ô mon cher Frère, attachez-vous à l’obéissance. « Cette chère obéissance, c’est le grand moyen pour vous sauver. Obéissez, obéissez jusqu’à la mort. Obéissez maintenant et toujours. Ô sainte obéissance, quel trésor ! » — « Oui, mon Jésus, je vous le promets : obéir et mourir pour obéir. Quand l’obéissance parlera, je veux marcher sur toutes mes affections les plus légitimes. C’est l’obéissance qui doit me sauver. Ô mon Jésus, à votre exemple, je veux obéir, maintenant, toujours et jusqu’à la mort, dans les petites choses, dans les grandes, dans celles qui me sont agréables et dans celles qui me répugnent. Je vous le promets, mon Dieu, aidez-moi. »

Nous pouvons dire dès à présent que, toute sa vie, Henry Verjus a magnifiquement pratiqué l’obéissance. Le sentiment profond de sa misère le maintenait dans l’humilité et l’humilité lui rendait l’obéissance facile. De plus, grâce aux vives lumières de sa foi, partout et toujours, sous le voile, j’allais dire sous le sacrement plus ou moins vulgaire d’un homme terrestre, il voyait Dieu.

VI

La vie silencieuse et retirée de Saint-Gérand ne diminuait en rien son amour des Missions.

Vers le milieu du noviciat, arrive un prêtre dont nous avons déjà rencontré le nom, M. l’abbé Navarre. Henry