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APRÈS LE NOVICIAT

« Les Frères*** vont à Rome. Mon Jésus, je vous remercie de renverser ainsi tous mes désirs. Vous voulez m’apprendre à ne rien désirer. Merci. Fiat ! Faites que je sois méprisé, inconnu[1]. »

Le lendemain il écrit :

« Le désir de travailler augmente en moi. Il faut que je sois un saint et un savant[2]. Tous les jours je ferai un acte de vertu et une prière à Notre-Dame pour obtenir la vraie éloquence et la vraie science[3]. »

Le pieux étudiant, malgré son courage et sa persévérance, malgré les notes volumineuses qu’il amasse tous les jours, ne deviendra jamais ce qu’on appelle un savant ; jamais il ne sera versé profondément dans les matières qui sont d’érudition, de science ou de littérature ; mais, de tout il aura des clartés, et, s’il avait vécu dans le monde, en quelque milieu que ce fût, il eût fait, comme on dit, figure. Il deviendra un saint. Jamais l’ardeur à l’étude ne sera au détriment de la ferveur spirituelle. Prouvons-le en lisant son Journal d’âme.

« La créature qui m’aidera le plus (à me sanctifier) sera mon Livre des Constitutions… Par conséquent lecture attentive et assidue… Les deux premiers chapitres sont pleins d’enseignements, et magnifiques. — Observation exacte et rigoureuse de l’esprit et de la lettre de mes saintes Règles[4]. »

Il y reviendra souvent :

« Je veux connaître et posséder à fond ce saint livre. À elle seule, la science de nos Règles peut me sauver. Je mettrai tout en œuvre pour savoir mes Constitutions. Ce livre sera pour moi, après la Bible, le Livre des livres et la première source de ma science spirituelle[5]. » — « Se faire indifférent… Pas plus la vie que la mort. Mon Jésus, je ne

  1. 6 octobre.
  2. 7 octobre.
  3. 18 avril 1879.
  4. Septembre 1878.
  5. 7 août 1880