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REPRISE DES ÉTUDES


un vœu sur ma mort, je vous la demanderais cruelle, ignorée, cachée, méprisée, inconnue à jamais, et, pour cela, pleine de mérites devant votre miséricorde[1]. » Que le lecteur veuille bien se souvenir de cette prière : durant toute sa vie, le cher Missionnaire n’en fera point d’autre. Eumdem sermonem dicens[2].

Le frère Jules Mégret, semblable à ces oiseaux frileux qui volent à tire-d’aile vers les plages ensoleillées, ne fit que passer au noviciat, puis traverser la mort, le 30 mars 1881, et il entra dans la chaude lumière de l’éternité. Il n’avait pas dix-huit ans.

IV

Revenons sur nos pas.

Six mois d’études à Saint-Gérand, puis une année à Issoudun suivirent la profession religieuse. Pendant ce temps-là les nouveaux profès reprirent leurs études littéraires que la maladie et le noviciat avaient interrompues. Le frère Verjus se remit au travail avec ardeur, on peut même dire avec impétuosité, et aussi avec un esprit plus mûr. Sans éclat, mais solidement, il apprit ce que ses maîtres lui enseignèrent.

« Les classes commencent, écrit-il. Je ne veux pas perdre une minute. Je veux travailler à outrance, travailler jusqu’à extinction de forces. Je prends pour patrons de mes études Notre-Dame du Sacré-Cœur et saint Stanislas. Mon bon ange m’expliquera ce que je ne comprendrai pas. Notre-Dame m’ouvrira l’intelligence et saint Stanislas m’obtiendra une excellente mémoire… J’étudierai avec humilité, résignation, ardeur[3]. »

Bientôt quelques-uns de ses condisciples furent envoyés au scolasticat de Rome. Il les eût accompagnés volontiers. Il les rejoindra plus tard.

  1. 1er mai 1880.
  2. Matth., XXVI, 44.
  3. Journal, 2 et 3 octobre 1878.