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des sapeurs.

J’ai tellement ressenti la nécessité des sapeurs dans tous les siéges où je me suis trouvé, que j’ai toujours eu lieu de me repentir de n’avoir pas plus vivement sollicité la création de cette compagnie ; et comme, selon toute apparence, il ne se fera guère de siége considérable pendant un fort long temps, où monseigneur le duc de Bourgogne ne commande en personne, cela me donne lieu de le supplier d’en vouloir faire son affaire ; il y a des moyens de la mettre sur pied promptement 1704. plus faciles que du passé, parce qu’il y a deux compagnies de mineurs modernes qui ne sont pas de l’ancien état ; savoir, celle de Mesgrigni et celle de Vallière. La première est sur le pied de cent hommes, et la deuxième sur celui de soixante à soixante-dix ; il n’y a qu’à les joindre ensemble et suppléer au surplus des hommes qui pourraient y manquer, par en prendre dans les troupes à choisir, en donnant quatre pistoles au capitaine à qui on en prendra un. Il ne manquera pas de s’en trouver de bons qui y entreront volontairement, à cause de la plus-value de la paie et du gain qu’ils y feront. Et parce qu’il n’est pas impossible qu’on fasse deux siéges à la fois, soit dans les armées d’Allemagne, de Flandre ou d’Italie, on en pourrait faire une deuxième de la vieille compagnie des mineurs ; le métier des mineurs et sapeurs est à peu près la même chose, et il y a si peu de chose à faire dans les siéges en qualité de