Page:Vauban - Traité des sièges et de l’attaque des places.djvu/332

Cette page a été validée par deux contributeurs.
302
des sapeurs.

qu’elle soit complète ; Sa Majesté l’ayant pour agréable, il n’y aurait qu’à faire écrire de sa part aux inspecteurs de les choisir forts et vigoureux, et de demander à la tête des bataillons ceux qui voudraient y entrer volontairement. Comme la paie serait plus forte que dans les troupes ordinaires, et qu’il y aurait à gagner dans les siéges et dans la fortification, on ne manquerait pas d’en trouver quantité, à quoi la connaissance de mon nom ne nuirait peut-être pas.

Si le Roi ne juge pas à propos de prendre cette compagnie, je veux dire celle de Montigny, pour commencer le fond de celle de sapeurs, il faudrait la tirer tout entière de l’infanterie, en demandant trois ou quatre hommes par bataillon, jusque à la concurrence de 200 hommes, non compris les sergens, qu’il y faudrait aussi prendre par choix, hors ceux qu’on pourra trouver ailleurs qui auront quelque connaissance des ouvrages : c’est de quoi on aura soin de s’informer dans toutes les places où on travaille.

À l’égard des officiers, si Sa Majesté a pour agréable, on les tirera du corps des ingénieurs ; savoir : les quatre lieutenans de l’ordre des seconds, et les quatre sous-lieutenans des sous-ingénieurs qui ont servi ; et si, parmi les inspecteurs, il s’en trouve qui aient aussi servi, et qui soient munis de quelque intelligence dans les ouvrages, on les prendra pour en faire des sergens ;