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des sapeurs

sais sur cela une affaire d’assez fraîche date, où, s’il y avait eu une trentaine d’hommes faits comme je les suppose, elle ne serait pas tournée à notre désavantage, comme elle fit à beaucoup près. En un mot, il n’y a pas d’actions de guerre ni d’ouvrages à quoi on ne la puisse rendre très-propre en moins d’une année de temps.

Si le Roi a donc pour agréable d’en ordonner l’établissement et la levée, j’oserai hardiment assurer Sa Majesté de la certitude de tout ce qu’on avance ici en sa faveur, et qu’on en fera même plus que l’on n’en promet ; la raison est que tout ce qu’on prétend lui faire apprendre est fort simple et ne consiste qu’à donner un peu d’adresse et de docilité à ses soldats, dont il est aisé de les instruire. Son utilité étant suffisamment prouvée, reste à examiner les moyens de la pouvoir mettre bientôt sur pied : l’un des plus prompts et plus faciles serait de prendre la compagnie d’ouvriers de Montigny, lieutenant-colonel des fusiliers, réservée exprès au projet des régimens d’artillerie. Cette compagnie est sur le pied de cent hommes, et contient nombre d’assez mauvais sapeurs, mais qu’on mettrait bientôt sur un meilleur pied quand ils seraient tout-à-fait sous la main de celui qui les doit employer.

Il faut prendre le surplus dans les bataillons qui doivent composer l’armée de Flandre, à raison de deux hommes par bataillon, jusqu’à ce