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de l’artillerie.

dant la campagne ; pour lors il ne tiendrait qu’à Sa Majesté que l’artillerie ne lui fût aussi utile dans les batailles, combats de postes, attaques de lignes, retranchemens, grands fourrages, grosses escortes, que dans les siéges, et on oserait bien se promettre qu’elle y pourrait, selon qu’elle serait employée à propos, en partager les avantages avec la cavalerie et l’infanterie, ou du moins en être pour son tiers, ou pour le quart, de même qu’elle est pour la belle moitié dans tous les siéges.

Voilà de quelle manière les trois premiers défauts de l’artillerie se peuvent corriger ; le Roi remédiera facilement au quatrième, si Sa Majesté a la bonté de considérer que les emplois des officiers de ce corps les obligent à plus de peine et d’industrie que ceux des autres, et ne les exposent pas moins aux périls de la guerre, mais bien à de plus grandes blessures, et qu’enfin ce métier demande de l’honneur, de la probité et du courage, autant et plus qu’aucun des deux autres, ce qui les met en droit d’espérer que Sa Majesté les fera jouir à l’avenir des mêmes grades et récompenses dont elle honore les officiers des autres troupes.

Le cinquième se peut corriger avec autant de facilité, si Sa Majesté a pour agréable de régler le commandement sur l’exemple des Allemands, qui me paraît le plus juste, ou d’équivaler le commandement des colonels, lieutenans-commandans