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de l’artillerie.

PROPOSITION
pour la levée de trois régimens d’artillerie.

L’expérience nous apprend tous les jours que l’artillerie n'est pas moins nécessaire à la guerre que l’infanterie et la cavalerie, puisqu’elle entre dans toutes les grosses expéditions pour une part très-considérable ; qu’elle triomphe dans tous les siéges, soit pour attaquer ou défendre, et dans toutes les actions de guerre où on la peut employer à propos ; que dans les combats de plaine elle prime souvent sur l’infanterie, et dans ceux des postes et pays couverts, toujours sur la cavalerie, et quelquefois sur toutes les deux ; mais il est encore plus vrai de dire que quand elle est jointe à ces deux corps, elle achève de leur donner la force et les moyens requis pour agir avec succès dans toutes les entreprises difficiles, et que ce n’est que par elle qu’on peut achever de vaincre quand l’ennemi prenant le parti de la retraite ou de la défensive, se retire dans ses places ou dans les lieux forts et avantageux de son pays.

On doit considérer l’artillerie par rapport à elle-même ou par les officiers qui l’exploitent : quand, par rapport à elle-même, on entend le canon, son usage, et tout ce qui en dépend ; et par les