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des places.

ger charger les mines. les mines : le premier, avec des barriques entières, arrangées dans les chambres, dont, en ôtant les chapes, on débouchait les bondons, rompant aussi quelques douves et répandant un peu de poudre entre-deux.

Cette méthode était fort incommode dans les lieux étroits, et ne donnait pas une assez bonne disposition à l’embrasement des poudres.

On l’a quittée pour charger avec des sacs à terre remplis de poudre, qu’on arrange par tas dans la chambre, le mineur ayant soin de donner un coup de couteau à chacun pour les ouvrir, et de répandre de la poudre entre-deux. Plusieurs pratiquent encore celle-ci.

Moyen le meilleur. Mais la meilleure de toutes est de planchéier de madriers, si l’on peut, le fond de la chambre ; de répandre bien également sur ce plancher un pouce d’épais de paille, recouverte par un tapis de sacs à terre vides, pour empêcher que la poudre ne prenne trop tôt l’humidité ; après quoi on la verse en tas, comme un monceau de blé, qu’on empêche de toucher aux bords de la chambre, par les raisons que dessus, en continuant de les garnir tout autour de paille et sacs à terre pour éviter l’humidité.

Celui qui conduit la charge est ordinairement un officier des mineurs, un sergent, ou du moins un caporal, qui doit avoir grand soin d’introduire le bout de la saucisse dans le milieu des poudres,