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attaque

vertures, chargent tout ce qu’ils rencontrent et chassent l’ennemi hors dudit chemin couvert, pendant que les ingénieurs établissent promptement les travailleurs sur le haut de son parapet, qui ne sont pas plutôt arrangés qu’on leur fait incessamment servir des sacs à terre et des fascines par d’autres.

On rappelle presque à même temps les troupes qui ont chargé, lesquelles se viennent rallier derrière les travailleurs, où elles restent, genou en terre, jusqu’à ce que le logement soit en état de les couvrir.

Pendant cette action qui est toujours très-violente, toutes les batteries de canons et de mortiers tirent incessamment aux défenses de la place, aussi bien que les places d’armes de la tranchée qui ont des vues sur les mêmes défenses.

La place de son côté se défend et fait du pis qu’elle peut ; et comme la plus grande partie, ou pour mieux dire, Cette attaque coûte tou­jours beau­coup de mon­de à l’assiégeant.tout ce spectacle se fait à découvert de la part des assiégeans, et dure quelquefois deux ou trois heures ; il y a toujours beaucoup de sang répandu de la part de ceux qui attaquent, et de ceux qui défendent ; mais pour l’ordinaire, beaucoup plus des premiers que des derniers.

C’est pourquoi toutes les fois qu’on peut se rendre maître du chemin couvert par industrie, sans être obligé d’en venir aux mains, c’est, sans contredit, le meilleur moyen qu’on y puisse employer.