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attaque

Sorties exté­rieures géné­rales.Ces sorties se peuvent réduire à celle de battre la tranchée, ou d’enlever quelque quartier des plus à portée ; ce dernier ne se peut que quand l’assiégeant est trop faible par rapport à la garnison ; pour lors c’est à lui à se sentir et à voir s’il est en état de continuer le siége ; s’il ne l’est pas, il doit lever le piquet le plus promptement qu’il lui sera possible. S’il se trouve en état de le continuer, il est à présumer qu’il ne se laissera pas surprendre, Précautions pour les em­pêcher de réussir.qu’il sera précautionné d’une bonne de contrevallation, que les quartiers les plus exposés à la place seront bien retranchés, qu’on y fera bonne garde de nuit et de jour ; que pendant la nuit ils auront des batteurs d’estrade entr’eux et la place pour les avertir, que tous les jours ils renforceront leurs gardes ; et enfin qu’ils se mettront en état de n’avoir rien à craindre de ce côté-là, et que de plus ils y auront toujours un piquet commandé, de cavalerie et d’infanterie, pour en tous événemens s’en pouvoir servir au besoin ; moyennant ces précautions[1], il est moralement impossible qu’une sortie, quelque grande et bien concertée qu’elle puisse être, réussisse.

Si la sortie se fait sur la tranchée, l’ennemi

  1. À ces précautions, Vauban ajoute, dans l’Avis plusieurs fois cité, celle d’établir des batteries, armées de pièces de petit calibre, sur les extrémités de la droite et de la gauche des attaques.