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mettre de profiter de la favorable occasion qui a s’offrait à moi de servir Votre Béatitude. Je m’estimerai heureuse si j’ai réussi à contenter Votre Sainteté. Je dois ajouter, cependant, que, si le pinceau eût été capable de représenter les beautés de l’âme de la sérénissime reine, les yeux de Votre Béatitude n’auraient pu contempler rien de plus admirable. Quant à ce qui rentre dans le domaine de l’art, je n’ai épargné aucun soin pour représenter la vérité. Je finis en baisant avec respect et humilité les pieds de Votre Sainteté. De Madrid, le 16 septemb. 1561. De Votre Béatitude la très-humble servante, Sofonisba Auguisciola. »

Pie IV, pour récompenser Sofonisba du beau portrait de la reine d’Espagne, lui fit remettre des présents dignes d’elle, et une lettre ainsi conçue :

« Pius Papa IV. Dilecta in Christo filia. Nous avons reçu le portrait de la sérénissime reine d’Espagne, notre très-chère fille, que vous nous avez envoyé. Il nous a été très-agréable, tant parce qu’il il a été fait de votre main avec une rare habileté, que parce qu’il représente une personne que nous aimons paternellement à cause de sa religion et des autres qualités de son âme. Nous vous en remercions, en vous certifiant que nous le tiendrons parmi nos choses les plus précieuses, comme une preuve de votre talent qui, tout merveilleux qu’il est, forme, selon nous, le moindre de vos mérites. Nous terminons en vous envoyant de nouveau notre bénédiction. Que Dieu notre Sei-