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gâtée. Le Soiaro fit en outre à San-Gismondo, hors de Crémone, une Ascension dont le coloris est plein de charme. À Plaisance, dans l’église de Santa-Maria-di-Campagna, il exécuta à fresque, en concurrence du Pordenone, un saint Georges à cheval tuant le serpent. Il fut ensuite chargé de conduire à fin la tribune que le Pordenone avait laissée imparfaite. Il y représenta toute la vie de la Vierge. Ces fresques sont voisines des Prophètes, des Sibylles et des enfants de Pordenone ; elles sont si belles, qu’on les croirait sorties de la main de l’auteur de ces merveilleuses figures. Plusieurs petits tableaux d’autel que le Soiaro fit à Vigevano sont également dignes d’éloges. Enfin il se retira à Parme où il acheva la niche et l’arc de la Madonna-della-Steccata que Michelagnolo de Sienne, frappé par la mort, n’avait pu terminer. Le talent qu’il déploya dans ce travail engagea les Parmesans à lui confier la décoration de la grande tribune de la Steccata. Le Soiaro est donc aujourd’hui occupé à y peindre l’Assomption de la Vierge, et l’on espère que cette fresque méritera de grands éloges.

Pendant les dernières années du Boccaccino, vivait à Crémone Galeazzo Gampo, lequel peignit le Rosaire de la Madone dans une chapelle de l’église de San-Domenico, et plusieurs tableaux passables. Galeazzo eut trois fils, Giulio, Antonio et Vincenzio. Les éléments de l’art furent enseignés à Giulio par son père ; mais il préféra bientôt la manière de Soiaro et étudia quelques toiles de Francesco Salviati, qui avaient été envoyées de Rome à Plaisance, au duc Pier Luigi Farnese, pour être traduites en tapisseries.