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même quelques parties dans son Jugement de la chapelle Sixtine, comme chacun peut s’en convaincre. Signorelli introduisit dans cette vaste page son propre portrait et ceux de ses amis Niccolò, Paolo et Vitellozzo Vitelli, Giovan-Paolo et Orazio Baglioni, et de plusieurs autres dont les noms sont inconnus (16).

À Santa-Maria-di-Loreto, il peignit à fresque dans la sacristie les quatre Évangélistes, les quatre Docteurs et d’autres saints qui sont très-beaux. Il fut libéralement récompensé de ce travail par le pape Sixte (17).

Luca Signorelli avait un fils qu’il aimait beaucoup, et qui fut tué à Cortona. Lorsqu’on lui apporta le corps de ce malheureux jeune homme, il sut assez maîtriser son amère douleur pour le faire dépouiller de ses vêtements et le peindre lui-même sans verser une larme. Il voulait que son art lui conservât au moins le souvenir de l’enfant chéri que la nature lui avait donné et que la fortune ennemie lui avait enlevé.

Quelque temps après, Luca Signorelli fut appelé à Rome par le pape Sixte avec une foule d’autres peintres. Il y conduisit à fin, dans la chapelle Sixtine, deux tableaux que l’on compte parmi les meilleurs. Le premier représente la Promulgation de l’ancienne loi, et le second la Mort de Moïse.

Après avoir travaillé pour la plupart des princes de l’Italie, Signorelli retourna, dans un âge avancé, à Cortona où, sur ses dernières années, il s’occupa encore de peinture, non par besoin, mais parce qu’il