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avec un rare bonheur. Mais son chef-d’œuvre est, sans contredit, le Triomphe qu’il peignit dans une salle de Vérone et que le Mantegna ne pouvait se lasser de contempler. Les tableaux qu’il laissa à la Mezzarata sont très-nombreux. Il en fit une partie en commun avec Simone et les autres seul, tel que celui du Miracle de la Probatique, au bas duquel il écrivit : Jacobus pinxit. Son collaborateur, Simone, surnommé des Crucifix (dai Crocefissi) ; parce qu’il excellait à représenter ce sujet, réussit, malgré l’incorrection de son dessin, à donner à ses personnages une telle beauté et une telle profondeur d’expression, que, deux siècles plus tard, ils excitaient chez Michel-Ange la plus vive admiration. On considère comme les élèves de l’Avanzi, un Orazio di Jacopo, duquel on voit un portrait de saint Bernardin à l’Osservanza, et un Pietro di Jacopo, qui, au bas d’un tableau d’autel de San-Michele-in-Bosco, signa Petrus Jacobi.

Une trentaine d’années avant Orazio, c’est-à-dire l’an 1410 environ, florissait un imitateur de Vitale, Lippo Dalmasio, surnommé dalle Madonne, dont plusieurs fois déjà nous avons eu occasion de parler. À ce que nous avons dit de lui ailleurs, nous nous contenterons d’ajouter que, s’il posséda de précieuses qualités, il n’eut point le bonheur de les communiquer à son école, ni la force de l’empêcher de décliner rapidement après lui. Et il ne devait point en être autrement, car ses œuvres dénotent plutôt une tendance prononcée vers les doctrines anciennes ou rétrogrades, qu’une réelle sympathie