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éparpillées çà et là, au travers de diverses biographies sur les Franco[1], les Dalmasio, les Galante[2], les Jacopo et les Simone[3], sont trop peu importantes pour fixer l’attention, et trop mal ordonnées pour qu’avec leur aide on puisse sans peine établir l’histoire de l’école bolonaise, qui, d’ailleurs, se trouverait fort incomplète par l’absence de plusieurs hommes de talent que notre auteur a laissés de côté. Certes, notre prétention n’est pas de réparer dans cette courte annotation tous les oublis de Vasari ; espérons seulement arriver à rendre plus facile à nos lecteurs le soin de reconstituer la physionomie de cette grande et riche école en remontant aux sources premières, et en faisant comparaître devant eux, dans un meilleur ordre, ses fondateurs primitifs.

Lors même que Bologne ne possèderait pas une foule d’images auxquelles des mémoires irrécusables assignent une date antérieure au onzième siècle, elle ne pourrait pas moins se vanter d’avoir produit les plus anciens peintres connus, Ventura et Ursone, qui travaillèrent, l’un vers la fin du douzième siècle, l’autre au commencement du treizième[4]. Jamais historien n’a élevé un doute sur l’authenticité des ouvrages de ces maîtres qui se sont conservés, comme par miracle, jusqu’à nos

  1. Voyez Tom. Ier de notre traduction, Vie de Giotto, p. 209.
  2. Id. Vie de Lippo de Florence, p. 469.
  3. Voyez Tom. II, Vie de Niccolò, p. 14.
  4. Les peintures de Ventura datent de l’an 1197 à l’an 1217, et celles d’Ursone de l’an 1226 à l’an 1248.