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perfection ; mais cela n’étonnera pas, si l’on songe que ses études ne lui permirent pas de consacrer beaucoup de temps au dessin. Cependant il savait facilement exprimer ses pensées avec le crayon, comme le prouvent plusieurs de ses dessins que nous conservons dans notre recueil, et parmi lesquels on remarque celui qui représente la galerie couverte de l’un et de l’autre côté du pont Sant’-Agnolo pour abriter les piétons contre le soleil pendant l’été, et contre la pluie et le vent pendant l’hiver. Leon-Battista avait exécuté ce travail par l’ordre du pape Nicolas V, que la mort empêcha de réaliser tous les embellissements qu’il promettait à la ville de Rome. Dans une petite chapelle, à côté du pont de la Carraia, notre artiste peignit trois petits tableaux et quelques perspectives. On voit encore de lui, à Florence, dans la maison Palla Ruccellai, son propre portrait fait au miroir et un tableau de grandes figures en clair-obscur. Sa meilleure peinture est une vue de Venise en perspective ; mais les personnages en ont été exécutés par d’autres maîtres.

Leon-Battista était plein de bonnes qualités. Il recherchait la société des gens de talent. Aimable, généreux, il se conduisit toujours honorablement et en gentilhomme. Il quitta trop tôt cette terre où il laissa un nom glorieux.



Vasari n’a vu ou plutôt n’a voulu voir que l’architecte dans Leon-Battista Alberti. Il n’a considéré