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majestueuses. Ainsi de Paolo Uccello, que nous connaissons déjà ; ainsi de Melozzo, que nous ne tarderons pas à rencontrer ; ainsi de Masolino da Panicale. Mais, répliquera-t-on, que nous parlez-vous de Giorgione, de Titien ? Florence a-t-elle jamais fait, a-t-elle jamais pu faire l’aumône à Venise ? Nous expliquerons ailleurs quels échanges de principes et de moyens eurent lieu, de tout temps, entre les diverses écoles italiennes ; comment aucune d’elles ne voulut rester étrangère aux acquisitions de ses rivales. Nous montrerons ailleurs l’enchaînement, la fusion de leurs progrès et de leurs innovations. Enfin, quand le moment sera arrivé, nous dirons combien elles ont toujours été étroitement unies, sans cependant jamais se confondre. Alors apparaîtra l’unité de l’art italien, unité d’autant plus merveilleuse, que les principes et les moyens les plus opposés y auront concouru. Quant à présent, nous nous bornerons à constater que Masolino, en vulgarisant l’emploi du clair-obscur, donna un nouvel essor à la peinture, et prépara une véritable révolution, dont sa mort prématurée l’empêcha de recueillir les honneurs. Sans plus chercher à déterminer quelle influence il exerça sur l’art en général, il nous reste à apprécier le caractère et le mérite de ses ouvrages, malheureusement trop rares. On ne saurait mieux s’en rendre compte, qu’en comparant ses peintures de la chapelle des Brancacci, plus connue sous le nom del Carmine, avec celles de Spinello d’Arezzo et de Lorenzo di Bicci, le dernier représentant de l’école de Giotto. Chez Maso-