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Terminons en disant que Niccolò fut un vaillant maître et un digne élève de Jacopo della Quercia.



Les trois Pisans Niccola, Giovanni et Andrea, les deux Siennois Agostino et Agnolo, et le Florentin Orcagna, ont déchiré le linceul byzantin dans lequel gisait la sculpture. Désormais affranchie de ses entraves, après un heureux essai de ses forces dans les ateliers des Jacopo della Quercia, des Niccolò d’Arezzo, des Luca della Robbia, d’un pas ferme et rapide elle va battre les mille chemins divers que lui ouvriront les Donatello, les Ghiberti, les Pollaiuoli, les Verocchio, jusqu’à ce qu’enfin, victorieuse dans les luttes gigantesques que lui aura préparées le colosse florentin, elle sorte de l’arène le front ceint d’une impérissable auréole.

Mais, pour convenablement apprécier le caractère intime de son allure, la valeur exacte des fonctions qu’elle a remplies dans les trois siècles les plus riches de l’histoire, il faut que nous jetions un coup d’œil rétrospectif sur son ensemble, comme nous l’avons tenté déjà pour l’architecture. Nous fournirons cette tâche lorsque nous serons parvenus à la vie du Donatello, qui nous semble offrir le résumé de tous les progrès accomplis depuis les premiers Pisans.

Nous nous bornerons donc ici à constater en