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tombeau de sa femme qui était morte peu de temps auparavant. Le soubassement, occupé par des enfants soutenant une guirlande, était surmonté de l’image de la femme de Paolo Guinigi, aux pieds de laquelle était un chien, emblème de la fidélité conjugale. L’an 1429, ce mausolée fut presque entièrement renversé par les habitants de Lucques, en haine de Guinigi. Cependant bientôt après, par respect pour la beauté de ce monument, on le rétablit avec soin à côté de la porte de la sacristie, où on le voit aujourd’hui.

Sur ces entrefaites, Jacopo apprit que l’on avait dessein à Florence de faire exécuter en bronze une des portes de San-Giovanni, dont la première avait été terminée par Andrea de Pise. Comme cette entreprise devait être mise au concours, Jacopo, cédant à une louable ambition, accourut à Florence. Il présenta non-seulement un modèle, mais encore un bas-relief entièrement achevé. Il eut un tel succès que, sans aucun doute, il aurait obtenu l’important travail qu’il convoitait, s’il n’eût eu pour concurrents les Donatello et les Filippo Brunelleschi auxquels, pour dire vrai, il se montra inférieur (2).

Les choses ayant donc tourné contre ses désirs, il se rendit à Bologne. Giovanni Bentivoglio, qui le protégeait, décida les marguilliers de San-Petronio à lui confier l’exécution de la porte principale de l’église. Cet ouvrage coûta douze années de travail à Jacopo. Il s’efforça de ne point s’écarter du style tudesque de l’édifice pour ne pas causer un con-