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pour Messer Carlo Marsupini (3), plusieurs traits de la vie de saint Bernard. Après avoir ensuite décoré la voûte et une partie de la grande chapelle de San-Francesco, pour Francesco de’Bacci, il voulut représenter la vie de saint Benoît dans le cloître du couvent de San-Bernardo ; mais, attaqué d’une grave maladie de poitrine, il fut forcé de se faire transporter à Florence. Il laissa son élève Marco de Montepulciano continuer cette entreprise, sur les dessins qu’il avait donnés à don Laurentino. Marco l’acheva le mieux qu’il put, en clair-obscur, le 14 avril 1448, comme l’indiquent des vers écrits de sa main, et non meilleurs que les peintures. De retour dans sa patrie, Lorenzo ne fut pas plus tôt guéri qu’il peignit sur la façade du couvent de Santa-Croce, où déjà il avait fait le saint Cristophe dont nous avons parlé, une Assomption, et un saint Thomas recevant la ceinture de la Vierge. Comme il était alors encore un peu malade, le jeune Donatello se joignit à lui pour terminer cet ouvrage, qui, pour le coloris et le dessin, peut être regardé comme son chef-d’œuvre. Peu de temps après, accablé de fatigues, il mourut à l’âge de soixante ans environ. Il avait deux fils qui s’adonnèrent à la peinture. L’un, nommé Bicci, l’aida dans beaucoup de travaux (4) ; l’autre, nommé Neri, laissa le portrait de son père et le sien propre dans la chapelle des Lenzi, à Ognissanti, et il eut même le soin d’y inscrire leurs noms.

Dans cette même chapelle, Neri peignit en détrempe le tableau de l’autel et quelques traits de la