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LE BERNA.

laissa plusieurs sujets tirés de l’Ancien-Testament, et l’Histoire des Mages. À Santo-Spirito, on reconnaît dans ses tableaux de saint Jean l’Évangéliste, son propre portrait, et ceux de quelques seigneurs de ses amis (3). Il retourna ensuite à Sienne, où il fit un grand nombre de peintures sur bois ; mais son séjour n’y fut pas de longue durée, car il fut appelé à Florence pour décorer, à Santo-Spirito, la chapelle de San-Niccolô, dont nous avons déjà parlé, et pour exécuter divers ouvrages qui périrent dans le malheureux incendie de l’église. À San-Gimignano-di-Valdelsa il commença, dans l’église paroissiale, plusieurs sujets tirés de l’Ancien-Testament (4), qu’il était près de terminer lorsqu’il tomba de son échafaud, et se fracassa les membres si effroyablement qu’il mourut au bout de deux jours. Les habitants de San-Gimignano lui donnèrent une sépulture honorable dans leur église, et couvrirent son tombeau de vers à sa louange, en latin et en langue vulgaire (5). La plume rendit ainsi un juste hommage au pinceau de ce malheureux artiste.

Giovanni d’Asciano conduisit à bonne fin le dernier ouvrage de son maître Berna. Ce Giovanni fit à Sienne, dans l’hôpital de la Scala, et à Florence, dans l’ancien palais des Médicis, quelques peintures qui lui valurent une grande réputation.

Les productions du Berna datent de l’an 1381. Il était bon dessinateur, et le premier qui eût commencé à bien imiter les animaux, comme le prouve un dessin de sa main que nous conservons dans notre recueil, et qui représente des bêtes féroces de