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et par conséquent impraticable pendant l’hiver à cause des grands vents. Orcagna sculpta entre les arcades de la principale façade sept figures de marbre en demi-relief qui représentent les vertus cardinales et théologales (4). Il prouva ainsi qu’il était aussi habile sculpteur qu’excellent peintre et bon architecte. Et comme il menait de front ces trois arts, il fit, pendant qu’il construisait sa loge, un tableau en détrempe avec un gradin couvert de petites figures pour la chapelle des Strozzi, où il avait déjà travaillé à fresque avec son frère Bernardo. Il écrivit au bas de cet ouvrage qui lui paraissait convenablement résumer son talent : Anno Domini MCCCLVII Andreas Cionis de Florentia me pinxit. Il envoya ensuite au pape, à Avignon, quelques peintures sur panneaux qui sont encore dans la cathédrale de cette ville. Peu de temps après, la confrérie d’Orsamnichele, ayant rassemblé les nombreuses aumônes offertes à la Vierge dans la grande mortalité de 1348, résolut de bâtir une chapelle en marbre, ornée de sculptures, de mosaïques et de bronzes, avec toute la richesse imaginable. Orcagna présenta un projet qui l’emporta sur ceux de ses rivaux, et il obtint la direction complète des travaux de ce monument. Il se réserva ainsi que son frère toutes les figures, et confia le reste des sculptures à des maîtres de différents pays. Il n’employa ni ciment ni mortier pour joindre ses blocs ; il y suppléa par des crampons de cuivre qui lient les marbres dans l’épaisseur des murs sans qu’on puisse les apercevoir, de telle sorte que l’édifice semble